Espace destiné à recevoir des cirques itinérants, auvent pour la nouvelle sortie du métro porte des Lilas, équipement du jardin public : ces trois programmes éparses sont le fruit d’interventions plastiquement très différentes. Utilisant le bois, la pierre ou le métal doré, spectaculaires ou furtives, voltigeuses ou terriennes, elles ont en commun leur éclectisme, leurs lignes brisées, leurs ouvertures et parviennent, in fine, à dessiner un lieu multipolaire dans son expression et unitaire dans son dynamisme comme sa fluidité.

Chaque forme évoque son usage. Le auvent est volontairement dynamique, à l’image d’une aile d’avion il évoque le voyage et l’élancement tandis que sa structure acier et sa blancheur immaculée l’ancrent aux fondements du modernisme, quand la forme suivait simplement la fonction. Voile et couverture à la fois, cette structure effilée concourt à baliser le site par son aspect remarquable, à lui donner une limite par le pli structurant qu’elle façonne.

Festif dans sa tenue de soirée, expressif par ses moucharabiehs, le pavillon brille de mille feux : tel une lanterne magique il signale la présence ou souligne en creux l’absence des artistes. Son vaste emmarchement a pour projet de lier la dalle du XIXème au XXème arrondissement, d’unifier les deux côtés de l’avenue de Paris dans un même aménagement.

Quant aux quatre cabanes de jardins dispersées dans le parc Serge Gainsbourg, elles sont revêtues de bois et se confrontent, dialoguent avec les arbres environnants.

La réelle légereté de ces constructions, leur franche simplicité traduit une volonté narrative : celle de raconter des possibles, d’imaginer de nouveaux usages dans les interstices de la ville.